Une arrivée si particulière...[LB]

Ce soir là, le temps était si doux...une légère brise parcourait les arbres et survolait les plaines et les forêts. Une belle lune blafarde s'élevait dans les airs, lentement, éclairant le sol d'une forte lueur pâle. Les hurlements de loups s'élèvent dans les airs, semblant comme ordonner une chasse. Moi, j'était juste là, couché sous les racines d'un grand arbre, regardant la lune avec tristesse et nostalgie. Il faisait frais, mais la terre et les vieilles feuilles mortes me réchauffaient, et le vent qui sifflait entre les branches donnait au lieu un air un peu lugubre. Mais ça en était presque magique. Je me relevait péniblement lorsque vint l'heure du diner. Je n'avait pas encore rencontré beaucoup de monde, et je suppose qu'il était trop tôt pour se lancer dans une chasse en clan. Et puis, ce serait forcément mieux que de se faire ralentir par une bande de bras cassés. Il fallait tout de même que je rencontre l'alpha, bien que je me fichait un peu de ce qu'il vivait maintenant. De toute façon, le jour viendra où moi je serait haut classé, où je pourrait donner des ordres moi aussi...ce jour je l'attendait avec impatience. Je commençait à marcher, tout en pensant à un rang futur. Mais de toute façon, les alphas ne sont que des prétentieux, jamais ils ne penseraient à mettre quelqu'un comme moi en beta ou en alpha à leur place. Je n'avait pas le choix. Il fallait que j'en batte un au combat singulier. J'était assez entrainé pour, il ne fallait plus que je gagne sa confiance. Pendant ce temps, je trottait rapidement dans les fourrés, mes coussinets amortissant les chocs provoqués par mes pas saccadés. Me respiration douce et profonde était quand à elle silencieuse, lorsque je sentis près de moi la présence d'un lapin. Ou d'un lièvre. Me tapissant dans les fourrés, je restait immobile pendant de longs instants jusqu'à ce que le rongeur vint à briser la couche de glace qui recouvrait une flaque d'eau. Je bondit sans bruit, et brisa la nuque de ma proie. Je m'apprêttait à la dévorer lorsque je me rappellait que je n'en avait pas le droit. "Pour la meute, d'abord !". Je reposait le lièvre dans ma cache puis je partis boire dans la flaque de glace brisée. Epuisé, je me couchait dans ma tanière, me proie entre mes pattes.

Une planète au fin font d'une galaxie...un continent dans un recoin de la planète...un pays, jusque là inconnu des hommes...une forêt qui perd de sa splendeur...une tanière, sous un arbre...un loup blanc, endormi profondément...un passé douloureux. Et un caractère douloureux. Les flammes, l'eau...la peur, l'angoisse...la mort.

Je me réveillait en sursauts, transpirant des pattes comme jamais, le coeur battant plus fort et plus puissement qu'aucune autre fois. *Ce n'est pas en faisant des cauchemars que j'atteindrait le pouvoir !* Ce fut l'une des rares fois de ma vie où je doutait de moi. Comme s'il m'était possible de battre un alpha en combat. N'importe quoi. Je m'immaginait souvent de jolies histoires comme pour me persuader d'une chose. Cela ne me faisait certainement pas de bien, voila où cela mène. Je me relevait péniblement. Le liève ayant perdu de sa tiédeur, je le prit dans ma geule et m'en allai. Je marchait énergiquement, cessant de penser à toute chose, faisant le vide dans mon esprit. J'aurai donné n'importe quoi pour avoir quelqu'un à qui parler. Même si c'était pour me battre, j'avait envie de me secouer un peu. C'est ce que j'allai faire. Je monta sur un promontoire en granit glacé, parcouru de veinures noire, et m'assis. Je posa mon repas, puis m'élançait dans un long et mélodieux hurlement, un hurlement à la lune, au désespoir. Un hurlement pour la supériorité qui s'affirme mais qui ne se montre pas. Un hurlement pour chacun d'entre nous qui s'impose et qui apparait, qui enflamme nos coeurs au premier regard. Le vent, comme pour me chanter lui aussi une réponse, gonfla ma fourrure de fierté. Je m'arrêttait, sentis le sol un instant. Des petits tremblements, un souffle régulier. Quelqu'un en approche.